Généralités

Mis à jour le 06/01/2023

                      

Le phénomène des algues vertes et leur échouage en grandes quantités sur les plages bretonnes démarre dans les années 1970. En Finistère, les baies de la Forêt, de Douarnenez, de l’Horn-Guillec (plages de Santec, Plougoulm, Sibiril), du Douron (plage de Locquirec) et le bassin versant du Quillimadec-Alanan (anse de Guissény) sont touchées.

Les scientifiques s’accordent rapidement pour dire que ce sont les excès de nitrates d’origine agricole épandus pour fertiliser les cultures et qui rejoignent les eaux de surface, les eaux souterraines et la mer qui « alimentent » les algues vertes.

Lors d’une visite à l’été 2009 sur la plage de Saint-Michel-en-Grèves, le Premier Ministre de l’époque, François Fillon, annonce la mise en place d’une mission interministérielle (Santé, agriculture, écologie) pour :

- bâtir un plan d’action pour lutter contre la prolifération des algues vertes,

- proposer des solutions efficaces de ramassage et de protection des populations.

Et pour la première fois, une étude commandée à l’INERIS par le ministère de l’écologie et parue en 2009 reconnaît le caractère toxique pour l’homme des algues vertes en décomposition.

Ainsi naissent les « PLAV » d’abord le PLAV1 (2012-2016) puis le PLAV2 (2017-2021) qui prévoient une action territorialisée pour chaque baie « algues vertes » avec une structure (collectivité territoriale, syndicat, établissement public) chargée de mettre en œuvre différentes actions auprès des exploitants agricoles ; c’est le volet préventif, financé par l’État, l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, le Conseil Régional, le Conseil départemental et les collectivités, qui comporte :

- un volet agricole autour de l'accompagnement individuel et collectif des agriculteurs afin de réduire les fuites d'azote en améliorant les pratiques et en adaptant les systèmes de production

- un volet zones humides et bocage, en lien étroit avec le programme Breizh Bocage, visant à maintenir ou restaurer le pouvoir dénitrifiant de ces milieux

- un volet foncier afin d'accompagner le changement et de permettre la réorganisation du parcellaire en vue de favoriser les systèmes à basses fuites d'azote.

Celui est associé à :

- un volet curatif, financé par l’État, qui appuie les collectivités dans leur obligation de ramassage sur les plages des algues vertes échouées, au vu des risques présents sur la santé et la sécurité du public, risques liés au dégagement possible d'un gaz (H2S) lors de dépôts accumulés en putréfaction.

En 2021, un renforcement réglementaire du PAR 6 en baies algues vertes intervient à la suite d’un jugement du tribunal administratif de Rennes. Ce texte prévoit notamment l’élaboration d’arrêtés préfectoraux établissant des zones soumises à contraintes environnementales pour chacune des baies algues vertes.

Ainsi le PLAV3 (2022-2027) qui démarre, comprend à la fois les actions territoriales menées par les collectivités mais également des plans d’action renforcés, définis par des arrêtés préfectoraux signés en septembre 2022 et qui fixent des objectifs de résultat à atteindre par les exploitants qui ont des marges de progrès sur différentes mesures (pratiques et protection des milieux naturels) et prévoient une bascule réglementaire en cas de résultats insuffisants.

Pour en savoir plus sur les algues vertes, les territoires concernés et la nature des actions menées : www.algues-vertes.com

Pour s’informer sur l’évaluation par la Cour des comptes (juillet 2021) de la politique publique de lutte contre la prolifération des algues vertes en Bretagne (2010-2019) : www.ccomptes.fr/fr/publications/la-politique-publique-de-lutte-contre-la-proliferation-des-algues-vertes-en-bretagne